L'Oeil Curieux

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Tag - Raymond Depardon

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dimanche 29 décembre 2013

Couleurs : le grand Depardon

2013 avait commencé avec le Noir & Blanc poétique de Manuel Alvarez Bravo.
2013 se termine par « un moment si doux », aux couleurs de Raymond Depardon.

Contrairement à Brassaï ou Doisneau, la couleur est présente depuis toujours chez Depardon.
Simplement, il l'avait un peu cachée, presque effacée devant ses photos bien connues en N&B.

Alors découvrir les quelque 160 images retenues par l'artiste et le commissaire de l'exposition est une délectable révélation.
Entre les images d'époque, quand le photographe doublait en couleur ses reportages N&B, et les clichés récents, quand Depardon est retourné dans les pays qu'il aime comme l’Éthiopie ou le Tchad,
La couleur éclate, pétille et sature le regard.
Une couleur joyeuse qui repousse la guerre ou la misère, et rend inoubliables les petits riens de la vie quotidienne.

Ici, dans l'ambiance révolutionnaire de la réforme agraire de l'Unité Populaire, le jaune prend le pouvoir, avec cette rencontre improbable entre un Che bien sombre et deux fillettes ensoleillées.
Raymond Depardon Chili. Asentamiento "Arnoldo Rios" Province de Cautín, entre Temuco et Puerto Saaverdra. 1971 © Raymond Depardon/Magnum Photos
Chili. Asentamiento "Arnoldo Rios" Province de Cautín, entre Temuco et Puerto Saaverdra. 1971
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Raymond Depardon Chili. Faubourg Sud de Santiago. Campement «Che Guevara». 1971 © Raymond Depardon/Magnum Photos
Chili. Faubourg Sud de Santiago. Campement «Che Guevara». 1971
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Là, dans l'Écosse de Thatcher, un bubble gum rose éclaire la tristesse des bâtisses de briques.
Raymond Depardon Ecosse Glasgow. 1980 © Raymond Depardon/Magnum Photos
Ecosse Glasgow. 1980
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Certainement ma préférée avec ces fulgurances vertes et rouges dans la ouate silencieuse de ce paysage enneigé.
Raymond Depardon France. Jeux Olympiques d'Albertville 1992. Les Saisies. © Raymond Depardon/Magnum Photos
France. Jeux Olympiques d'Albertville 1992. Les Saisies.
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Le fond de l'air devient rouge.
Rouge de la modeste table d'un café de l'Altiplano bolivien.
Raymond Depardon Bolivie. Sur la route de La Paz. 2005 © Raymond Depardon/Magnum Photos
Bolivie. Sur la route de La Paz. 2005
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Rouge d'un reflet qui essayerait, avec la complicité du miroir, de répondre au logo d'une marque de boissons gazeuses.
Raymond Depardon Ethiopie. Awash. 2007. © Raymond Depardon/Magnum Photos
Ethiopie. Awash. 2007.
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Quand le bleu rencontre le rouge, Depardon les surprend aussi bien dans la France profonde que dans la lointaine Éthiopie.
Raymond Depardon Nerac, Lot-et-Garonne, France. 2009. © Raymond Depardon/Magnum Photos
Nerac, Lot-et-Garonne, France. 2009.
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Raymond Depardon Ethiopie. Harar. 2013. © Raymond Depardon/Magnum Photos
Ethiopie. Harar. 2013.
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Cette échoppe me semble un parfait point final à ce billet.
Sans âge, elle annonce néanmoins avec fierté « photos numériques ».
Raymond Depardon Tchad. Faya-Largeau. 2013 © Raymond Depardon/Magnum Photos
Tchad. Faya-Largeau. 2013
© Raymond Depardon/Magnum Photos

Et elle se trouve au Tchad, ou, il y a presque 40 ans, Depardon cinéaste nous faisait découvrir Françoise Claustre, un des premiers otages médiatisés.

Raymond Depardon filme Françoise Claustre

Depardon sur France 2

Le portfolio de l'exposition sur Magnum Photos


mercredi 1 août 2012

Lecture de saison

Rassurez vous, ce billet « lecture de saison » ne conseillera pas les derniers best sellers, vite écrits, vite lus, à lire enduit de crème solaire sur la plage.

Non, la saison étant celle des Jeux Olympiques, je vous propose de vous replonger dans les olympiades passées, avec de belles photographies en N&B, en lisant « J.O. » de Raymond Depardon aux Éditions du Seuil.

JO Depardon

Depardon n'est pas un photographe sportif, mais il a couvert les J.O. depuis Tokyo en 1964 jusqu'à ceux de Moscou en 1980, avec son œil de photojournaliste et son talent.
Il apporte donc un autre regard sur des jeux éminemment politiques comme Mexico (1968) qui faisait suite à la répression sanglante des manifestations étudiantes, Munich (1972) et sa tragique prise d'otages des athlètes israéliens ou encore Moscou (1980) et le boycott en réaction à l'invasion de l’Afghanistan.

De plus, les images sont accompagnées des commentaires du photographe, notamment quelques réflexions intéressantes sur la spécificité de la photographie de sport.

A lire, entre deux retransmissions des J.O. de Londres, ou bien sur la plage, enduit de crème solaire.

Dans la même veine (photographie et J.O.), David Burnett commente 4 de ses clichés olympiques pour Télérama.

Et ce qui est passionnant, le photographe anglais, photojournaliste comme Depardon, évoque les mêmes difficultés devant la prise de vue sportive.

Moins photographique, mais néanmoins très graphique et bien dans le thème du jour, le dernier billet de Cagouillardementvotre verse, pour sa part, dans le « nationalisme » picto charentais, en évoquant avec humour et amour les athlètes locaux qui participent actuellement aux J.O. de Londres.

Je peux alors boucler la boucle, ou plutôt boucler le tour de piste (400 m pour les néophytes de l'athlétisme), avec une photographie de Colette Besson, Médaille d'Or justement sur 400 m à Mexico en 1968, prise par Depardon ; Colette Besson, née en Charente Maritime et licenciée, à ses débuts, à l'ASG Royan.

Colette Besson, Mexico 1968, © Raymond Depardon / Magnum Photos
Colette Besson, Mexico 1968
© Raymond Depardon / Magnum Photos

Quelle belle dernière ligne droite pour ce billet !

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